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Philosophie au jour le jour

Etre et Devenir : identité et conversion

Publié le 1 Janvier 2017 par Christophe Calame

La mosquée de Paris

La mosquée de Paris

Nous entrons dans une année très intéressante où deux seules notions vont vraiment compter : identité et religion. Évanouis le chômage, l’emploi, le travail, les classes sociales, le pouvoir d’achat. Rester français (suisses, etc.) ou se soumettre à la Charia (la Loi, l’Évangile, etc.) va occuper tout l’espace du débat, et redéfinir la cote de chacun. C’est curieux, désagréable, dérangeant, mais c’est inévitable : rester soi-même ou devenir un autre ? Telle est la question.

Mais il ne s’agit pas de cela seulement. Au 18e siècle, la France perdit le chemin de l’église, tandis que le Réveil anglais ramena au temple les foules populaires. Le malentendu persiste : en France, après la Révolution et la Séparation, la religion est toujours une menace, tandis que dans le monde anglo-saxon la religion est toujours une belle chose, humaine, noble et douce. Après cela, allez expliquer la laïcité au New York Times ! Mais aujourd’hui, avec l’islamisme, nous parlons d’autre chose : une religion de conversion, qui abolit toute culture et toute identité dans une renaissance de born again évangélique. Or le modèle anglo-saxon n’est pas prêt à combattre une religion, quels que soient ses effets.

Le terme de conversion a deux sens bien distincts. Le premier, objectif, est couramment employé par les historiens pour désigner des changements de religion, collectifs ou individuels, volontaires ou subis. Lorsque tout un peuple saute dans un fleuve à l’appel de son roi et sous le regard d’un évêque, ou lorsqu’un bon Suisse sans antécédents se hisse dans le comité mondial des Frères musulmans, on peut parler de « convertis » au sens objectif du mot. Pour la science des religions, la « conversion » au sens subjectif caractérise en revanche des postures religieuses d’arrachement, dans lequel le néophyte renie traditions et culture. Lorsqu’un islamiste se convertit, il renie la longue histoire de l’Islam et ses monuments (les tombeaux des marabouts, mais aussi la maison du Prophète à la Mecque). Le born again évangélique ne considère plus les fidèles des églises institutionnelles comme des chrétiens, et le juif orthodoxe ne considère pas les juifs assimilés comme des coreligionnaires. Au contraire, ils deviennent des « terrains » privilégiés de mission. Les religions de conversion, dans ce sens, obéissent au grand impératif de devenir autre, le gran rifiuto de tout ce qui existe. A ce titre, ce sont des sortes de gnoses : tout ce qui existe est mal, Dieu est ailleurs. L’islamogauchiste de nos facultés de sciences sociales va pratiquer, lui, un devenir-autre dérivé : la jeune féministe devient-autre à travers la femme voilée.

Dieu a toujours été l'Autre : à ce titre, il permet au sujet de se construire en se divisant, de se spiritualiser et de partager son inspiration. Mais si Dieu est le Tout-Autre, la paranoïa menace. Quand je parle de « conversion », je fais donc la différence entre l’héritage de l’Islam et la sous-culture islamiste. Pour moi, on peut donc être un musulman d’héritage et de tradition, de famille et de nation, et se convertir à l’islamisme, voiler sa femme, etc. Du point de vue de la science des religions, il est évident que la religion peut aussi être identitaire : catholique parce que valaisan, protestant parce que vaudois, etc. Nous revenons au problème lancinant de l’identité, si mal posé et si vite instrumentalisé par les « identitaires » justement. L’identitaire veut d’abord rester ce qu’il est, au contraire du converti. « Qu’on nous laisse comme nous sommes » dit le noble français, dans L’esprit des lois de Montesquieu. Mais cette recherche est d’autant plus problématique que l’identité ne concerne pas que l’individu, mais bien tout son environnement, son écologie, son entourage, sa société, son paysage. La quête identitaire est illimitée, donc vaine.

Aujourd’hui, les musulmans de tradition ne peuvent pas se reconnaître dans les islamistes, mais ils n’en ont pas clairement conscience, et c’est pour cela que la dénonciation du terrorisme est si molle. Les catholiques de tradition semblent avoir pris, eux, la mesure du péril. Mais si on veut combattre l’islamisme en réprimant les musulmans de tradition, on se trompe d’adversaire. Comment s’attaquer à une religion de conversion ? On ne sait par où l’empoigner. Et pourtant la tradition de la politique religieuse européenne nous conseille, depuis Molière et Locke, de viser exclusivement les actes civils et non les croyances. Il y aura toujours bien assez de fraudes financières et de délits sexuels, sans parler du terrorisme, pour réprimer les islamistes sans attenter aux lois normales de la République, parce que la conversion est un acte de souveraineté qui met facilement son adepte en dehors des lois.

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D
c'est possible çà ? C'est de l'humour ou la plus débile des stupidité ??
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M
L'augmentation des séismes en Algérie et dans le monde c'est la fin du monde après la fin du monde les non musulmans et les hypocrites musulmans a l'enfer si la fin du monde Mars 2017 aux non musulmans de se convertir a l'islam et aux musulmans d'appliquer le Coran a 100% pour éviter la panique et l'enfer ALLAH dit ( Quiconque recherche en dehors de l'islam une autre religion, celle-ci ne sera point acceptée de Lui , et dans l'autre monde, il sera du nombre des réprouvés.) Verset 85 Sourate Al-i'lmran merci.
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